Chutes du Nil bleu


La route qui mène aux chutes du Nil Bleu est une piste de gravier, bordée de maisons à ossature de bois couverte de terre crue, parfois de tôle ondulée. Elle traverse des villages et des petites villes dépourvus de trottoir, où le bétail est omniprésent, ainsi que la poussière soulevée par les véhicules. Il ne fait pas si chaud grâce à l'altitude. Partout des échoppes en tôle ondulée bordent la voie et les gens semblent toujours fort occupés.









Aujourd'hui, 80% de la vaste population de l'Ethiopie vit encore en zone rurale, une proportion importante qui devient rare ailleurs. Du coup, on ne voit pas de bidonvilles autour des centres urbains, presque pas de machines agricoles, les techniques agraires sont archaïques mais tout le monde a du travail. Qu'en sera-t-il pour les générations qui arrivent ? En tous cas toute la région, bien irriguée notamment par le lac et les affluents du Nil est couverte de champs.



Ici, le Nil est un fleuve assez calme (même s'il faut se méfier des crocos), que l'on traverse avec un petit bac pour aller voir les chutes renommées.



Vingt minutes de marche dans un paysage pastoral, entre plantations de canne à sucre et d'oignons bien verts, parcourus par des bergers, des hommes avec leur bâton (parfois une mitraillette) sur les épaules, aux vêtements couleur de terre et de poussière, et des femmes en robes longues bleu canard ou vert, un grand châle sur la tête... conduisent aux chutes elles-mêmes.





A l'arrivée, les chutes sont un peu décevantes. En effet elles ont perdu les 9/10e de leur splendeur à cause d'un barage hydroélectrique installé juste en amont. Il y encore vingt ans, l'eau arrivait jusqu'à l'endroit d'où la photo ci-dessus est prise, en un vaste arc-de-cercle qui devait être impressionnant. Le filet d'eau aujourd'hui semble bien maigrichon, suffisant à peine à irriguer les villages des alentours... qui ne bénéficient même pas de l'électricité produite. C'est quand même une balade agréable. A noter que les huttes que l'on voit ci-dessus à droite de l'image ne sont pas un hameau traditionnel, mais un lodge de luxe, comme il y en a dans tous les hauts lieux du pays - mais au moins en faisant couleur locale.





Sur le pont suspendu deux Ethiopie se croisent sans se rencontrer : les jolies jeunes filles modernes en excursion, enchaînant les selfies et les poses "kawaï", et les pasteurs tout droit arrivés du Moyen-Age avec leurs bêtes et leurs baluchons.





En sortant d'un petit resto le soir (ça semblait bien copieux, avant qu'on réalise que les assiettes suffisantes pour bien sustenter Frédéric étaient prévues pour être partagées à plusieurs...), on se fait happer par une charmante et fort expansive jeune femme dans un bar d'où sortait de la frénétique musique traditionnelle, et où dansaient d'autres belles filles et jeunes hommes, en tenue locale. Ils se trémoussaient sur le rythme déchaîné, avec la danse typique d'ici qui consiste surtout à remuer super vite les épaules d'avant en arrière sans bouger les bras, se déhancher de façon fort suggestive, et faire tourbillonner leur chevelure énorme. La bière coule à flot, les pourboires aussi...


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