Monts Siemen
Depuis Gondar, la route continue plein nord. On traverse toujours des villages, ou plutôt des villes nouvelles couvertes de tôle ondulée, destinées à loger l'énorme population jeune qui arrive en âge de se marier. La chaussée, tout récemment posée par les Chinois, est impeccable, mais on n'a pas l'impression que ça va durer longtemps, entre la qualité moyenne et surtout le manque d'entretien, personne ne se donnant la peine ne serait-ce que balayer le bitume. Du coup le moindre caillou tombé fait faire de dangereux écarts aux véhicules, ou crée déjà un bébé nid-de-poule (un nid de poussin du coup ?), c'est dommage.



Les maisons traditionnelles évoluent vers des immeubles et les marchés pullulent, même si les marchandises ne sont pas très diversifiées.





Installés en Ethiopie depuis toujours, une communauté juive très spécifique a perduré jusqu'à nos jours, mais elle a fui le pays en 1984 vers le Soudan, d'où elle a été évacuée vers Israël, suivie d'une deuxième vague en 1991 par un pont aérien (14325 évacués en 36 heures). Voir à ce sujet le magnifique film "Va, vis, deviens". Il n'en reste aujourd'hui qu'un village. Voir cet article pour plus d'infos sur leur histoire.







La superbe chaîne des Monts Simien s'élève jusqu'à 4543 mètres au nord-ouest du pays. Parc national classé à l'Unesco, on y vient tant pour ses paysages que pour sa faune (loups et léopards qu'on ne risque guère de voir, bouquetins, et surtout plein d'oiseaux et des singes geladas). Une journée de marche est bien courte pour prendre la mesure de ces montagnes qui font penser à rien moins que l'Ouest américain, mais c'est un bon début, et déjà de quoi laisser quelques courbatures en souvenirs aux voyageurs peu entraînés !





Ci-dessus, ce n'est pas une vue d'avion, mais depuis le bord du chemin ! La voiture nous reprend en cours de route pour gagner du temps, mais les plus motivés peuvent marcher une bonne semaine d'affilée.





Nous ne sommes cependant pas seuls pour randonner : outre le guide officiel, un tout aussi obligatoire ranger armé nous accompagne, sans oublier quelques autres touristes que nous croisons ou encore des enfants vendant des babioles de temps en temps, théoriquement limités à des endroits précis et chassés à coups de pierre par les gardes s'ils s'en éloignent.





L'un des sentiers pour voir un vaste cirque naturel avec un filament de cascade et des vautours offre un passage un peu délicat, on passe sur la fine crête en surplomb d'un vertigineux précipice de part et d'autre. La photo ci-dessus le rend peu, mais je ne me suis pas attardé pour dégainer l'appareil en équilibre précaire !



Les singes géladas, qui ne sont pas du tout des babouins malgré le nom qu'on leur donne parfois, sont 5000 dans le parc, répartis en bandes très grégaires. C'est l'espèce qui vit le plus en altitude, jusqu'à 4500m.



Herbivores, ils passent leur temps à fouiller le sol à la recherche de petites racines, tandis que les grands mâles dominants, aux crocs impressionnants et un coeur rouge vif sur le poitrail, surveillent de près leur harem. Avec leur pelage touffu et leur queue à plumeau, on les nomme aussi les "singes-lions", et c'est vrai que les big boss ont une véritable crinière.



C'est le printemps, et on voit de nombreux bébés, accrochés à leurs mères ou imitant les plus grands.




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