Le centre historique de Tallinn est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco, petit miracle de préservation d'une très ancienne cité. Déjà renommée dans les chroniques datant de près d'un millénaire, elle est passée par de nombreuses nationalités à mesure que le pays était envahi et repris, vendu, libéré, envahi... La dernière guerre a failli être fatale à cette superbe capitale, détruite à 50% dans les bombardements, mais par miracle seuls 10% du vieux centre ont été touchés. Avec 425 000 habitants, c'est de loin la plus grande ville du pays, même si les Estoniens n'en composent qu'à peine la moitié de la population, les Russes étant encore très présents. Elle comprend trois zones : la ville moderne tout autour, et intra-muros la ville basse, elle-même surplombée par la ville haute. Commençons donc par la ville basse.



Les restes de remparts relient 9 des 26 tours encore debout sur les 45 de jadis. Bien restaurés, avec un petit air de Carcassonne, ils affichent la couleur : attention, ville médiévale !





Avec une si longue histoire, le sous-sol est riche de vestiges. A la porte d'Harju, on marche sur les fondations des plus anciennes portes de la ville. Ailleurs, c'est tout un théatre enfoui qui reprend du service.





Raekoja Platz, la place de l'Hôtel de ville, a été le centre de la ville depuis les marchés du XIème siècle. On y trouve notamment une pharmacie (ci-dessous), Raeapteek, qui délivre des médicaments depuis 1422. Pour les geeks : à droite, des potions de vie et de mana ?







Le clocher de l'église St Olaf (du XIIIème siècle, ci-dessous) ne fait plus que 124 mètres, il en a perdu 35 après avoir été frappé par la foudre. Ce n'était pas une raison pour en faire une architecture si bizarre, avec une sorte de double façade, des fenêtres intérieures barricadées de volets... C'est cependant un plan classique de la région, qu'on retrouve en plus simple même dans les petites églises en bois de la campagne.





Les magnifiques maisons des guildes alignent leurs façades décorées du XVème et leurs noms originaux, comme la Confrérie des têtes noires (Mustpeade Maja), guilde de St Canut, de St Olav... Les jeunes marchands résidaient dans cette sorte de campus dirigé par les maîtres de guilde, généralement allemands.









Ne cherchez pas à faire des courses alimentaires dans la vieille ville, il n'y a QUE des boutiques de souvenirs, d'artisanat et des restaurants. Même pour une simple bouteille d'eau, il faut raquer auprès des vendeurs ambulants. Il est également facile de reconnaître les touristes : ils ne sont pas en costume médiéval ! La plupart des commerçants le sont, donnant une ambiance de parc d'attraction, mais c'est mignon comme tout.



Vabaduse Väljak, la vaste Place de la Liberté, avec une gigantesque croix de verre commémorant la guerre d'indépendance de l'Estonie (1918-1920), ouvre sur des quartiers plus modernes, où la vraie vie reprend son cours et d'où les touristes ont mystérieusement disparu.