Introduction | Petits déjeuners | Transports | Rencontres et personnages Soirée ou repas "spéciaux" | Les p'tites crises de M'man | Astuces motardes | Mes machines Introduction Le voyage est une succession d'instants que relient de longues phases d'attente. L'embarquement, le vol, le quai de la gare, le train centenaire inconfortable, les heures sans but où plutôt qui n'existent que pour leur but. Et il y a les instants. Minutes empruntées à une vie qui restent à jamais gravés, images qui reviennent d'elles-mêmes hors de tout contexte, symboles du voyage. La découverte de sites grandioses - l'arrivée en surplomb du grand canyon ou de Machu Picchu, les premiers pas sur la Muraille de Chine ou dans le Siq de Petra - mais aussi des éléments d'un banal déconcertant qui demeurent cependant imprégnés de sensations et de sentiments. Par exemple, le démarrage déjà familier du bus de l'aéroport de Delhi, ou la descente en jeep depuis Siliguri, la course contre la nuit pour atteindre Palmyre avant l'obscurité du désert, un fabuleux coucher de soleil sur une forêt de Nouvelle-Zélande... Des instants de réalisation surtout, des instants où l'on prend brièvement la mesure de la liberté irremplaçable du voyage. Ce sont des moments où personne ne sait exactement où nous sommes, à commencer par nous-mêmes, où personne ne nous dit quoi faire ou comment. Certes on reste soumis aux règles locales, aux horaires absurdes des transports, à la mauvaise volonté d'un fonctionnaire, à l'inconfort, au chaud, au froid, parfois au danger ; mais on est libres, et c'est bien ce qu'on va chercher là-bas, au bout du monde ou au bout de la route, au bout de nous-mêmes quelquefois, au bout des autres aussi. On pourrait dire qu'on a beau jeu de parler de manque de liberté chez nous, Européens privilégiés, mais c'est justement la limitation de nos libertés essentielles - celles que nos richesses et ressources autoriseraient sans les diktats de nos gouvernementaux à tendance "ultra-sécuritaire" - qui font d'autant plus ressortir ce besoin d'évasion. Oui nous prenons des risques en voyage, à cause des transports douteux, des maladies, des bêtes, des fanatismes... mais nous les assumons. Nous redevenons auto-responsables comme on ne nous laisse plus l'être chez nous, et c'est franchement libérateur. Au point qu'on est devenus accros, on travaille pour pouvoir partir et à peine rentrés on pense au voyage suivant. Difficiles à mettre en images ou en mots, trop intimes pour être partagés, ces instants de voyage sont ceux que nous aimerions cependant communiquer. Outre les carnets illustrés de la page précédente, voici réunies par thèmes des instantanés, expériences anodines ou singulières qui nous ont particulièrement marqués. |