JODHPUR

Le fort - La ville - le marché - Le tombeau
 

On croyait avoir vu le plus beau, le plus spectaculaire... mais Meherangarh, toujours propriété du maharajah de Jodhpur qui l'a très bien mis en valeur, est encore plus impressionnant. Elevée sur un piton rocheux, avec des contreforts montant à plus de 36 mètres taillés dans la roche même, la forteresse domine la ville bleue et le désert environnant.


Pour les amateurs de Tolkien, difficile de ne pas trouver un côté "Minas Tirith" a cet ensemble gigantesque, où les rangées de remparts se succèdent toujours plus haut, tandis qu'une route unique monte en spirale à travers une série de sept portes redoutablement défendues : en angle au sommet de côtes, hérissées de pointes contre les charges d'éléphants de guerre aux défenses bardées de lames...



Ci-dessus à droite, ces empreintes de mains sont celles des veuves du maharajah Man Singh, qui se jettèrent dans son bûcher funéraire en 1843, lors du dernier sati (sacrifice "volontaire" des veuves) de la dynastie des Jodhpur. On trouve de tels mémorials dans plusieurs palais du Rajasthan.




Le système d'audioguide mis en place à l'initiative du maharajah, est très bien fait, il permet de s'y retrouver dans le dédale de cours et de salles somptueuses, et fournit de nombreux et intéressants détails sur l'histoire et la vie quotidienne, avec notamment des témoignages de la maharani ayant connu la grande époque.




Sous l'influence musulmane croissante, les épouses des maharajahs ont de plus en plus été soumises au purdha, c'est-à-dire la mise à l'écart totale de la vie publique, et pas le moindre centimètre carré de peau ne devait apparaître. Le palanquin ci-dessous à droite a été utilisé lors d'une visite à Londres, pour transporter la reine entre sa Rolls et le palais. On raconte qu'un photographe (paparazzi avant l'heure) a réussi à prendre un cliché de sa cheville tandis qu'elle passait de l'une à l'autre. Furieuse, la famille royale a fait acheter tous les exemplaires du journal où la photo a été publiée, pour éviter qu'un exemplaire sacrilège arrive en Inde !


L'inévitable collection d'épées, punch-daggers et autres délicatesses militaires, ici particulièrement ouvragées. Les armées indiennes de l'époque refusaient d'utiliser les armes à feu, qu'elles jugeaient sans honneur. Mais quand leurs ennemis ont commencé à s'en équiper, et qu'une simple rangée de fusiliers a pu briser les plus terribles charges de cavaliers, ils s'y sont convertis. Leurs artisans ingénieux ont alors intégré des pistolets dans les gardes des épées et des dagues (ci-dessus à gauche), créé des tourelles mobiles montées sur dromadaires...




La décoration des salles d'apparat est particulièrement somptueuse, quitte a avoir un petit côté Noël avec les boules suspendues au plafond, ou disco avec un "dance-floor mural" ;-)