Malte - Mars 2011
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La Valette 1 - Murs et remparts







































Le fantôme de Corto Maltese rôde sur l'Ile... bien que le célèbre héros de BD n'y ait jamais mis les pieds !






















En 1565, les chevaliers de l'ordre de Malte sortent contre toute attente victorieux du terrible siège infligé par les Ottomans pendant plusieurs années. Le village fortifié où ils étaient retranchés est devenu en cet honneur la ville de "Vittoriosa", que l'on visitera un peu plus tard. Renforcés et enrichis par cette victoire, les Chevaliers menés par Jean de la Valette décident d'établir sur la presqu'ile d'en face une nouvelle ville fortifiée. En moins de cinq ans, au prix d'un travail acharné, de la mobilisation massive de la population et de nombreux esclaves et prisonniers de guerre, La Valette sort de terre.

Aujourd'hui capitale, elle n'accueille que 7000 habitants car ses hautes murailles, sa position sur une langue de terre, et sa rare unité architecturale dépourvue du moindre immeuble contemporain, n'autorisent pas plus. Mais sa "banlieue" ancienne ou récente concentre pratiquement toute la population de l'archipel.
La flotte ottomane ayant été détruite pendant la construction de La Valette, elle n'a jamais été assiégée, mais les bombes allemandes de la Seconde Guerre mondiale, déversées en masse sur cette dernière position alliée de la Méditerranée, l'ont fortement abîmée. Les reconstructions sont d'ailleurs toujours en cours.
On entre dans la ville par une porte monumentale... mais pas terrible (ci-contre). En fait elle date des années 60 et semble un peu dépareillée. Juste derrière, les travaux de reconstruction de l'opéra forment un immense chantier.


De part et d'autre, les impressionnantes douves (ci-dessous) n'ont jamais été mises en eau... faute de source pour les remplir !


Cernée par la mer sur trois côtés, la Valette dresse ses remparts ouvragés sur les eaux de la Méditerranée, omniprésente. Comme les rues sont en plus en pente, rares sont celles n'offrant pas au moins l'aperçu d'une étincelle bleue entre les pierres ambrées.




Ci-dessus le fort Manoel, isolé sur un îlot, était le point de passage obligé des marins et visiteurs jusqu'au XVIIIème siècle. Ils y restaient en quarantaine pour ne pas introduire de nouvelles maladies dans Malte, notamment la peste. Mais du coup, avec la promiscuité et l'hygiène d'époque, les gens sains ne le restaient guère, et le vieux fort est entouré de nombreux cimetières ! En cours de restauration, il ne se visite pas
Ci-dessous, contrastant avec la majesté des hauts murs des Chevaliers, quelques maisons de pêcheurs s'agrippent au pied des remparts, donnant un cachet plus populaire à ce décor d'une exceptionnelle unité.




A la pointe de la ville-presque-île, l'imposant fort Saint Elme (ci-dessus) n'est ouvert au public que de temps en temps, à l'occasion de reconstitutions en costume. Ce qu'on en voit depuis la rue, murailles, douves, cours, donne déjà une bonne idée de ces défenses au passé chargé. Le truc rond qu'on voit en premier plan sur la photo de droite n'est pas un tabouret de pierre, mais le couvercle d'un grenier souterrain. Il y en avait de nombreux, notamment à Floriana, devant l'entrée de la Valette. Les chevaliers devaient être échaudés par les sièges de plusieurs années !


Si la vieille ville est bien protégée et restaurée, il n'en va pas de même pour le littoral et les environs immédiats de la capitale maltaise. De nouvelles murailles sortent de terre, mais ce sont les barres d'immeubles plus ou moins luxueuses ou destinés au tourisme de masse. La population se multiplie et il faut bien la loger sur un territoire si compact, mais le résultat n'est pas des plus heureux.


 
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