Les villages sont plutôt modestes et implantés à l'écart des routes, c'est original. Par ailleurs, la route n'est bitumée que sur une seule voie au centre. Quand on est seul, ça va, mais s'il faut croiser quelqu'un, on doit descendre dans la terre - certes bien dammée. L'économie de bitume est-elle donc si grande ?

Mine de rien, les Lituaniens ne sont chrétiens que depuis 600 ans, c'est l'une des populations d'Europe les plus tardivement évangélisées. Ces sculptures se faisaient traditionnellement dans du chêne, l'arbre sacré des païens, et étaient des offrandes aux dieux. La tradition semble avoir persisté, parfois en adoptant des motifs chrétiens, parfois... pas du tout ! S'ajoutent à ces totems des poteaux dressés exprès pour les nombreux nids de cigognes.





Les parcs d'attraction de par le monde ont parfois des thèmes étonnants. Celui de la frontière entre la Corée du Nord et celle du Sud était particulière étrange, mais le Parc Grütas, proche des frontières avec la Pologne et la Bielorussie n'est pas mal non plus dans le genre. C'est Viliumas Malinauskas, un fermier fortuné, qui eut l'idée de réunir une collection de statues de l'époque soviétique, surnommée "le monde de Staline".
L'entrée reproduit celle d'un goulag, avec les wagons ayant servi à déporter les gens, transformés en boutique de souvenirs. Bizarre, on vous dit. Le restaurant sert des plats de l'époque communiste, mais on ne les a pas goûtés.





Rescapées non sans mal à leur déboulonnage au début des années 90, elles sont sauvegardées pour la mémoire, et ça n'est pas allé de soi, des manifestations parfois violente et du vandalisme ayant émaillé les débuts de ce parc. Pourtant l'objectif est aussi cathartique : initialement juchées en hauteur de façon triomphale et monumentale, ces statues sont maintenant posées au ras du sol et procurent aux gens un sentiment bien mérité de revanche. Le contraste est d'autant plus saisissant qu'entre les miradors, véhicules militaires et autres canons, se trouvent des jeux d'enfants, tables de pique-niques et même un petit zoo.





Le musée rassemble des centaines d'effigies de Lénine et de Staline et des objets courant de l'époque de l'occupation, vestiges d'un culte de la personnalité sans limites et destructeur.

Le zoo donne l'occasion d'approcher un bison d'Europe, il en reste en liberté dans la Bielorussie voisine, mais où nous avons renoncé à passer pour cette fois. Entre autres bestioles plus courantes, notons un étonnante collection de pigeons mutants : plumes plein les pattes, frisées, couleurs bizarres, crinière à faire disparaître leur tête sotte...







Les villages sont de bois sombre, parfois avec des maisons jaunes, plus souvent en briques claires. L'agriculture y semble assez archaïque : tracteurs antiques, voire charrues à cheval, on a même vu un paysan semer à la main du "geste auguste du semeur". Si ça se trouve, c'était des producteurs bio super avancés ? ;-)

Ultime arrêt à Druskininkai, station thermale du XIXème, très en vogue au temps de l'URSS, qui mélange villas de la Belle Epoque et hideux blocs de béton soviétiques. Il est déjà temps de quitter la Lituanie qui, sans être une destination phare, nous a plutôt agréablement surpris.