Costa Verde et Aléria





Depuis Bastia, on descend la nationale le long de la côte avant de bifurquer vers Vescovato, sans transition nous revoici sur les petites routes tortueuses. Ça TOURNE ! On monte vers Loreto-di-Casinca, mais la route qu’on voulait est barrée pour travaux, et la déviation nous fait redescendre jusque sur la côte.



Nouvelle tentative à hauteur de Penta-di-Casinca, et là ça passe. Les villages sont perchés sur la crête des montagnes, en équilibre qui semble précaire mais ça fait un bon moment qu’ils sont là. Cependant, vus de près, ils ne sont pas terribles. Les maisons anciennes sont en pierre grise et terne, sans une fleur ni un élément de décor, et les maisons plus récentes sont en crépi sans couleur, à peine fini, voire en parpaings ou en briques à nu. Heureusement, les paysages et la route, en général en assez bon état, sont à la hauteur.





Pause devant une chapelle probablement abandonnée, après quelques centaines de mètres de piste de cailloux, vue superbe.



On monte par une toute petite route via le col de Saint Antoine, avec son ancien couvent.



A La Porta on fait quelques emplettes à la supérette car il n'y a généralement plus une seule boulangerie ni aucun autre commerce dans les villages. Pique-nique sur la place de l’église à Croce, pain chaud avec fromage de chèvre et saucisson corse, ça le fait.



Ensuite Piedicroce (on a zappé le détour par Morosaglia pour la maison de Paoli, tant pis), mais on s’arrête à peine, plein de touristes et village sans trop d'attrait. Sur le bord de route, des cochons qui se roulent dans la fange, des chèvres, quelques vaches, la vigilance est requise à chaque tour de roue (comme toujours, certes). On croit voir un caillou sur le bord et pof, il se lève et traverse !



On attaque la descente par le col d’Arcorotta, et à nouveau la route est barrée. On essaie de passer quand même, espérant que la moto permette de contourner le chantier, mais après quelques kilomètres on réalise que non, même avec un trail : la route a totalement disparu ! Du coup retour en arrière et crochet par Piazzali, route particulièrement miniature mais en récompense les ruines du couvent d'Orezza, très romantiques. Fondé en 1485, il a été un haut lieu de la lutte des Corses contre Gênes, et c'est là que Bonaparte a rencontré Pasquale Paoli en 1790.





Passage par le village de Cervione.





Nous revoici sur la côte, où il ne faut que quelques minutes pour rejoindre Aléria, à travers une (LA) plaine agricole.



Le site antique est très mal indiqué mais la visite du petit musée installé dans le fort offre de belles pièces et est intéressante, malgré des textes moyens et pas mal de fautes. Sur le site de fouilles lui-même on distingue les traces du forum et de quelques bâtiments, il y a là une très riche histoire depuis les Etrusques.







Le soir on cherche notre AirBnB, dont l’adresse n’est qu’un point GPS que notre appareil basique ne sait pas lire. Du coup on repère le village sur la carte et on y monte, 15 km dans la montagne. Arrivés là haut on appelle pour savoir quelle maison c'est... pour s’entendre dire qu’ils sont dans la plaine, il ne fallait surtout pas monter ! C'est là qu'on apprend la découpe particulière des communes en Corse : les villages sont des "tranches" de territoire, avec le village "officiel" perché dans la montagne, sa "marine" (petit port) au bord de l'eau et le coeur de village (avec les maisons les plus modernes) à peu près entre les deux. Le tout, c'est de le savoir avant.