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Traversée de la réserve Te Urewera. Au risque de se répéter, c'est magnifique, avec des cours d'eau partout, des échappées sur des lacs tout bleus, des moutons tout blancs, des boîtes aux lettres en balade au bord des chemins, parfois un hameau, et l'envie de ne plus regagner la civilisation. C'est en bonne partie un territoire maori, dont les habitants s'opposent à ce que la piste soit transformée en route plus carrossable qui risquerait d'attirer plus de monde... et de plus gros campervans !

Pourtant c'était l'une des premières destinations touristiques au début du siècle, il y avait même un hôtel luxueux sur un promontoire très difficile d'accès. Aujourd'hui, tout est retourné à la nature luxuriante.





Le lac Waikaremoana attire les pêcheurs et les nageurs... à la belle saison. Nous étions bien tentés de faire trempette, mais les rochers très glissants et l'eau frisquette nous ont incités à nous contenter d'un bain de soleil sur une coulée de lave solidifiée.



Si la plupart des routes sont des rubans de bitume impeccables, l'alternative courante est faite de pistes plutôt bien damées, mais combinant tôle ondulée, graviers et nids de poule. La vitesse n'y est cependant pas plus limitée qu'ailleurs, et il faut se méfier des conducteurs de pick-ups et surtout de camions qui, ici aussi, foncent comme des malades, de façon proportionnelle à la taille du véhicule : plus c'est gros, plus ça va vite et prend des risques !

Pour la piste, même avec le camping-car, deux styles au choix :
- rouler à 30 km/h, la trajectoire est alors stable, mais ça vibre et tremble de partout (méthode Liliane).
- stabiliser à 70-80 km/h, les vibrations disparaissent comme par magie, parce qu'on "flotte" au-dessus de la tôle ondulée. Il faut alors être prêt à prendre les courbes en glissade et voir les tiroirs sortir de leurs logements avec la force centrifuge (méthode Frédéric).
Dans les deux cas, se méfier des virages aveugles, car des motards passent par là avec des trajectoires assez floues sur le gravier, quand ce n'est pas un troupeau de chevaux en liberté profitant d'une tache de soleil...


Non non, on n'est pas dans un parc paysager soigneusement aménagé, mais en pleine nature...



Nous avons traversé le parc bien plus rapidement que prévu, car il est difficile de se baser sur les cartes peu précises et contradictoires, d'autant que certains noms de village sont dupliqués à quelques kilomètres de distance ! Dès qu'on sort d'Urewera très vallonné, on se retrouve brusquement dans une vaste plaine archi-plate, parsemée de petite fermes et de champs.





En cherchant un endroit sympa où se poser pour la nuit, on est arrivés près de Galatea, au bord du lac Aniwhenua. Un véritable camping, avec sanitaires et eau chaude, complètement gratuit et désert, n'attendait que nous. Farniente, dessins, lectures et katas sous les feuilles rougeoyantes de l'"été indien"...