Etoile de David et Lune de l'Islam unies... comme quoi c'est possible, et ce n'est pas nouveau...




























































El Jadida



La route vers le nord est terriblement venteuse, avec de grands étendues de buissons verts, puis de beaux points de vue sur l'Atlantique et ses plages à surf. Mais de surfeurs, point, ni rien du tout, même pas de bateaux. Quelques jolies maisons récentes, des villages, des potagers jusqu'au bord d'une longue lagune avec des salines, puis on arrive à El Jadida.



A côté d'une ville moderne sans grand intérêt, l'ancienne île de Mazagan est bien à l'abri derrière ses énormes remparts du XVIème siècle. Des marins portugais retranchés dans ce fort résistèrent jusqu'à ce que le sultan Mohammed ben Abdellah les déloge en 1769 (ils partirent alors fonder une autre Mazagan au Brésil) et rebaptise la cité "El Jadida" (la Nouvelle), la rattachant au continent. Héritage portugais, la tradition du "paseo" est toujours respectée : les couples avec enfants, ou alors filles et garçons bien séparés, déambulent à la tombée de la nuit devant les boutiques tout éclairées.



Petit port tranquille aux barques rouges et vertes, on est loin ici du tourisme envahissant d'Essaouira, même si l'on retrouve les anciens canons pointés vers le large. La balade sur les murailles d'une rare épaisseur, entre quatre bastions, est très agréable. Des gamins s'amusent à sauter dans la mer en contrebas (ci-dessus à droite), jusque là, c'est fun, rien à dire. Mais on a été choqués de voir un touriste leur proposer de l'argent pour le faire exprès devant sa caméra. Autrement dit, le mode d'emploi pour transformer le jeu des enfants en un gagne-pain de mendiant, les poussant à plonger même sans avoir envie, même s'il fait froid, même si c'est plus dangereux mais plus photogénique à tel endroit... Les dégâts du tourisme en action, on en a honte.






Les rues de la vieille ville portugaise, étonnament dépourvues de commerces, sont presque désertes et passablement dégradées. Des efforts de restauration sont visibles par endroit, mais on est loin du pimpant des quartiers touristiques de sa cousine Essaouira. Dommage car il reste de beaux immeubles portugais, d'anciennes églises reconverties...


L'ancienne salle d'armes du château construit en 1514 fut transformée en citerne alimentée à l'eau de pluie pour aider à tenir les sièges incessants. On retrouve l'esprit des citernes romaines d'Istanbul en plus petit. Mais tout de même 1000 m², des murs de trois mètres d'épaisseur, et jusqu'à 2,7 millions de litres d'eau, de quoi voir venir.



Ci-dessus, le four "banal", c'est-à-dire commun aux habitants d'un quartier. Ci-dessous, l'épave d'un navire panaméen échouée lors d'une forte tempête, près d'une plage au nord de la ville.



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